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Du 30 juillet 1830 au 4 mars 1831
Les menées orléanistes et l'inertie de Lafayette. - Le manifeste et l'intervention des saint-simoniens. - Les deux centres de la Révolution : l'Hôtel de Ville vaincu par l'Hôtel Laffitte. - Les 221 offrent le pouvoir au duc d'Orléans. - Louis-Philippe, à l'Hôtel de Ville, joue la comédie républicaine. Le « fidèle sujet » de Charles X lance le peuple sur Rambouillet. - Tout est perdu, fors l'étiquette.
La bataille est terminée. Les Suisses et la garde royale se sont enfuis par les Champs-Élysées. A qui sera la victoire ? Ou plutôt qui en disposera ? Le peuple, qui vient de verser son sang à flots pendant ces trois terribles journées ? Non, cette fois encore son heure n'est pas venue. Le moment d'agir est venu pour le petit groupe d'hommes d'État qui ont observé de loin la bataille, après l'avoir allumée, volontairement ou non ; à présent que nul retour offensif du roi Charles X et de ses troupes n'est plus à craindre, les voici accrus en nombre et en audace, assez forts désormais pour s'interposer entre le peuple et sa victoire et faire que ce peuple encore armé ne se laisse pas entraîner à garder sa souveraineté reconquise. Il fallait qu'il se souvînt de la Révolution pour renverser un trône, mais non jusqu'à proclamer la République.
Deux hommes, entre autres, ont entrepris de limiter la Révolution : Laffitte et Thiers. Ils devanceront les rares partisans de la République et, d'une main aussi preste qu'habile, ils noueront l'intrigue qui doit placer le duc d'Orléans sur le trône. Le 30 juillet donc, les révolutionnaires victorieux peuvent, dès le matin, lire sur tous les murs une proclamation où Charles X est proclamé déchu et la République déclarée impossible, car « elle nous brouillerait avec l'Europe ». L'affiche continue en énumérant les mérites du duc d'Orléans qui « était à Jemmapes », qui « ne s'est jamais battu contre nous » et qui sera « un roi-citoyen ».
Thiers a rédigé cette affiche avec la collaboration de Mignet. Il annonce au peuple l'acceptation du duc d'Orléans « sans avoir consulté le prince qu'il n'a jamais vu », avoue M. Thureau-Dangin dans son Histoire de la Monarchie de Juillet. L'historien orléaniste n'insiste d'ailleurs pas autrement sur cette « audacieuse initiative », dont le succès effacera les périls et recouvrira l'immoralité. Il s'agit à présent de décider le duc, et sans retard. L'Hôtel de Ville est plein de républicains qui entourent Lafayette et le pressent de proclamer la République. Le peuple est tout prêt à se donner aux premiers qui se déclareront.
La Tribune, dont le directeur, Auguste Fabre, est républicain, pousse tant qu'elle peut à la solution républicaine. Dans son numéro du 29 juillet, elle dit bien qu' « on entend encore dans Paris le cri de vive la Charte », mais elle ajoute aussitôt que « les braves citoyens qui poussent ce cri n'y attachent pas une signification bien nette, puisqu'il est suivi sur leurs lèvres du cri : Plus de roi ! Vive la liberté !. » Et suggérant la chose sans se risquer à lâcher le mot, la Tribune ranime les vieux souvenirs en ressuscitant le vocabulaire de la Révolution. « C'est, dit-elle, le cri de vive la liberté ! vive la nation ! qui doit se trouver dans toutes les bouches, comme sur toutes les poitrines les couleurs du 14 juillet, de Fleurus, d'Arcole et d'Héliopolis. »
La révolution avait deux centres : l'hôtel Laffitte et l'Hôtel de Ville. Les républicains avaient conduit le peuple au combat, et le peuple était encore sous les armes. Ils occupaient l'Hôtel de Ville, mais l'indécision de Lafayette y régnait, nulle résolution n'était possible qui n'eût pas eu l'assentiment du populaire héros des deux mondes.
En outre des communistes, héritiers de la tradition de Babeuf, membres des sociétés secrètes, et qui se trouvaient naturellement au premier rang des combattants, il y avait une école socialiste, celle des disciples de Saint-Simon. Quelle fut l'attitude de ceux-ci pendant les trois journées et, ensuite, dans le moment de trouble et d'incertitude où chaque parti tentait de dégager la solution de son choix ? Écoutons-les parler eux-mêmes. Écoutons Laurent (de l'Ardèche) dans la notice sur Enfantin qu'il a placée en tête des ouvres de Saint-Simon :
« Les apôtres du progrès pacifique avaient une rude épreuve à traverser, dit-il. L'ancien régime engageait un combat à mort avec la Révolution. Les disciples de Saint-Simon ne devaient pas se laisser entraîner dans cette lutte sanglante, bien qu'ils eussent la conviction d'être les adversaires les plus résolus et les plus redoutables du passé féodal et clérical qui s'était fait provocateur. Ils n'oublièrent pas, en effet, que leur mission n'était pas de détruire, mais d'édifier. Bazard, l'ancien membre de la vente suprême du carbonarisme, s'entendit à merveille avec Enfantin, l'ancien combattant de Vincennes, pour inviter les saint-simoniens à se tenir à l'écart de cette querelle fratricide. »
Dans la circulaire, adressée le 28 juillet « aux Saint-Simoniens éloignés de Paris », les chefs de la doctrine s'écrient : « Enfants, écoutez vos pères, ils ont su ce que devait être le courage d'un libéral, ils savent aussi quel est celui d'un saint-simonien. » Saint-Simon fut-il lâche pour avoir traversé « la crise terrible de la Révolution française avec ce calme divin qui eût été lâcheté, crime, pour tout autre que lui ? » Non. Les saint-simoniens, en présence des événements qui se déroulent, doivent être calmes, mais non pas inactifs. La période de la propagande n'a pas encore fait place à celle de l'organisation.
Pourtant, des saint-simoniens désobéirent. Si incomplète que fût la révolution qui s'opérait, ils estimaient qu'elle les rapprochait davantage de leur idéal que le règne de la Congrégation, Hippolyte Carnot, Jean Reynaud, Talabot, notamment, firent le coup de feu sur les barricades. Quant à ce dernier, il ne dut point, d'ailleurs, faire grand mal aux soldats de Charles X, car, nous apprend Laurent, il avait chargé son fusil la cartouche renversée, « de telle sorte qu'il ne put pas même la décharger en l'air en revenant ».
Dominés par le caractère religieux qu'Enfantin avait donné à leur doctrine, les saint-simoniens avaient bien renoncé à se battre, mais non à agir dans le sens de la révolution. Dans la soirée même du 29 juillet, le dernier coup de fusil à peine tiré, des réunions populaires se forment, notamment au restaurant Lointier, rue de Richelieu. Dans la réunion Lointier, Carnot et Laurent se joignent à leurs anciens amis les républicains, entre autres Buchez et Rouen, et protestent vivement contre la propagande qu'y font les amis du duc d'Orléans.
Puis avec Charles Teste et Félix Lepelletier Saint-Fargeau et deux saint-simoniens revêtus de leur uniforme de l'École polytechnique, ils s'en vont joindre sur la place de la Bourse un corps de volontaires de la Charte, composé d'environ quinze cents hommes et commandé par un polytechnicien, afin de les décider à se prononcer contre les menées des orléanistes. Ils rédigèrent à la hâte, sur le comptoir du magasin de librairie de Ch. Teste, une très brève proclamation qui commençait et finissait par ces mots : Plus de bourbons ! Lue aux volontaires, cette proclamation fut acclamée. Le bruit en vint à la réunion Lointier qui décida de stipuler, dans l'adresse envoyée à Lafayette et aux hommes de l'Hôtel de Ville, que toute candidature bourbonienne serait écartée.
Mais cela, de même que la démarche de Bazard...
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