Les Terres du Ciel

Whilst the greatest effort has been made to ensure the quality of this text, due to the historical nature of this content, in some rare cases there may be minor issues with legibility. Jamais lame n''est moins seule qu''en ces instants de solitude. Nulle parole n''est plus loquente que ce profond recueillement. Notre pense s''lve d''elle-mme vers ces lointaines lumires, elle se sent en communication latente avec ces mondes inaccessibles. Mars aux rayons ardents, Vnus ? la lumire argente, Jupiter majestueux, Saturne plus calme, nous apparaissent, non plus comme des points brillants attachs ? la vote cleste, mais comme des globes normes, roulant avec nous dans l''abme ternel, et nous savons que l''clat dont ils resplendissent n''est que le reflet de la lumire solaire qui les inonde, nous savons que la Terre brille de loin comme ces autres plantes, et que, par exemple, elle claire la Lune comme la Lune nous claire, nous savons que ces autres mondes sont matriels, lourds, obscurs par eux-mmes, que, si le Soleil s''teignait, nous nu les verrions plus, que toute l''illumination solaire que chaque plante reoit est condense en un point, ? cause de l''loignement qui nous en spare, nous savons qu''ils gravitent comme nous autour du foyer radieux, ? des distances diverses, qu''ils tournent sur eux-mmes, ont des jours et des nuits, des saisons, des calendriers spciaux, et nous savons aussi que la Terre est un astre du Ciel. Mais cette contemplation ne tarde pas ? laisser en nous un certain sentiment de vague mlancolie, parce que nous nous croyons trangers ? ces mondes o rgne une solitude apparente et qui ne peuvent faire natre l''impression immdiate par laquelle la vie nous rattache ? la Terre. Ils planent l?-haut comme des sjours inaccessibles, et parcourent loin de nous le cycle de leurs destines inconnues, ils attirent nos penses comme un abme, mais ils gardent le mot de leur nigme indchiffrable. Contemplateurs obscurs d''un univers si grand et si mystrieux, nous sentons en nous le besoin de peupler ces les clestes, et, sur ces plages dsesprment dsertes et silencieus