Schweitzer Fachinformationen
Wenn es um professionelles Wissen geht, ist Schweitzer Fachinformationen wegweisend. Kunden aus Recht und Beratung sowie Unternehmen, öffentliche Verwaltungen und Bibliotheken erhalten komplette Lösungen zum Beschaffen, Verwalten und Nutzen von digitalen und gedruckten Medien.
Professeure Christiane Félicité Ewané
Après un premier numéro paru en 2022 sur les Discours et les représentations en Afrique, ce deuxième volume de la revue LaDiSo contient des contributions scientifiques diversifiées (varia). Malgré cette diversité, les douze articles gravitent autour d'une problématique majeure : la diversité linguistique et identitaire dans le champ de la communication sociale, abordée à partir des corpus écologiques et écrits.
Dans cette mouvance, Valentin Feussi aborde la problématique de la dynamique du français en Afrique. En se fondant sur les pratiques de classe concernant l'enseignement et l'apprentissage des langues et les modalités d'appropriation du français en Afrique dont les mécanismes sont éclairés par la sémantique, l'auteur priorise la conception réflexive des langues. Cette orientation lui permet de reconsidérer la diversité linguistique ambiante. Cette diversité est perçue sous un prisme anthropologique. Désormais, à côté des descriptions grammaticales et rationnelles, l'auteur propose une autre conception fondée non pas sur des règles pré-établies, mais sur l'expérientiation ; d'où le principe de la réflexivité axée sur les rapports au monde de chacun, sur la condition humaine et le rapport à autrui, fondements de la didactique des langues et des parlers français dans la diversité de leurs usages.
Partant du principe selon lequel, depuis le 16e siècle, le monde semble structuré par un ordre épistémique qui consacre le « privilège énonciatif » de l'Occident, en proposant au reste du monde les concepts qui traduisent l'existence humaine dans les sociétés du Sud, Mouhamed Abdallah Ly analyse la circulation du mot résilience pendant la pandémie de covid 19 au Sénégal. L'auteur étudie la circulation du mot résilience avant, pendant et après cette pandémie ; en mettant en exergue les réappropriations sémantico-contextuelles. Il aboutit à la conclusion selon laquelle le mot « résilience », depuis l'apparition de covid-19, revêt, au Sénégal, une matérialité formulaire donnant ainsi des enjeux sociaux et politiques. Ce concept entre dans des schémas argumentatifs qui tentent d'en valider la pertinence et de montrer l'urgence d'agir d'une certaine manière, à un moment donné de la vie d'une société. Le terme « résilience » semble être en circulation « virale » et il illustre à suffisance une énième illustration du privilège énonciatif occidental. Dès lors, les peuples du Sud subissent, depuis 1492, un ordre épistémique qui délégitime leurs connaissances et invisibilise leurs expériences. L'idée de progrès est alors perçue comme étant l'apanage de l'Occident. Or l'Afrique n'ignore pas le phénomène de résilience, si l'on considère les cinq siècles d'esclavage, de colonisation, sans énumérer les conflits, famines, catastrophes naturelles qu'elle subit durant le 20e et le 21e siècle.
Emmanuel Ngué Um et Charles-LouangaBouh Ma Sitna examinent la place du numérique dans le champ de l'éducation culturelle et le développement en Afrique francophone. En posant l'hypothèse que le développement de l'Afrique francophone passe par une revalorisation et une réhabilitation de ses structures traditionnelles et antiques portées par les langues, les cultures et les arts endogènes, pour les faire cohabiter harmonieusement et de manière productive, avec les structures urbaines modernes, les auteurs se focalisent sur un cas : le Cameroun. Ils montrent que l'éducation basée sur les langues officielles ou étrangères ne prend pas suffisamment en compte le contexte socioculturel des élèves. Par ailleurs, le processus d'intégration nationale se heurte à des replis identitaires : cette situation interpelle les défis de la part de l'État, face à la diversité socioculturelle et linguistique. Dès lors, le numérique devient une voie efficace, pour ce qui est de l'enseignement des langues et des cultures camerounaises. Les auteurs militent pour une mutualisation des contenus d'enseignement selon les composantes linguistiques du territoire. Cette mutualisation devrait permettre aux apprenants de s'ouvrir à une/de nouvelle(s) langue(s) et à une/de nouvelle(s) cultures de leur choix.
Jean-Marcel Essiene et Stewy Nzuk se penchent sur la question des violences en Afrique, à partir de l'imaginaire romanesque d'AyobamiAdébayo. L'analyse des stylèmes permet aux auteurs de constater que quelques paradigmes de la violence, notamment : le viol des imaginaires, la crise de l'humain et l'omniprésence d'une violence protéiforme en sont quelques conséquences. Toutes ces formes de violence sont portées par la femme, ayant pour bourreau, l'homme. Elle subit ainsi le viol de la conscience, la violence physique et psychologique, la violation des droits et libertés. Dès lors, le discours d'Ayobami Abébayo présente l'homme, certaines traditions et les régimes totalitaires comme des forces faibles appuyées sur les remparts d'une supposée puissance. Les principes du postmodernisme portés par le questionnement des acquis constituent une force révélatrice d'un nouvel ordre mondial.
Venant Eloundou Eloundou analyse la mise en mots de l'(in)justice spatiale à Yaoundé ; dans l'optique de ressortir les formes de stigmatisation et de revendication socio-identitaires. Il scrute les discours numériqués des internautes (internautes beti et internautes des autres communautés sociales), véhiculant les revendications socio-spatiales à Yaoundé. Partant de l'idée que la poussée démographique de Yaoundé, depuis la période postcoloniale, a engendré des clivages sociaux liés à l'occupation de l'espace urbain, les discours analysés montrent que les autochtones stigmatisent les allogènes qui occupent abusivement leur espace identitaire alors que ces allogènes se fondent sur le droit pour justifier l'occupation de cet espace. Pour l'auteur, ces discours clivés visent les enjeux politiques, économiques et identitaires. Quand les autochtones veulent préserver leurs intérêts politiques, économiques et identitaires (culture et langue) et éviter de vivre dans une sorte de relégation, les communautés venues des autres coins du pays implémentent leurs marques sur tous les plans. Dans ce contexte de clivages, conclut Venant Eloundou Eloundou, la sociolinguistique urbaine ou interventionniste devrait être convoquée pour accompagner le politique dans la gestion des crises fondées sur l'identité socio-spatiale, afin de prévenir et réparer ce type de crise.
Alphonse Bernard Amougou Mbarga analyse la norme sociale sous le prisme des cultural studies. Il présente ainsi la norme sociale en trois paradigmes. La norme apparait comme une trajectoire du sujet nomade, dans la mesure que la mobilité des hommes, dans des espaces sociaux, entraine celle des normes et leurs réadaptations contextuelles. La norme sociale est aussi présentée comme un phénomène qui se situe entre le discursif et le normatif. Dès lors, la dimension pratique des représentations sociales se trouve au cour du discours des cultural studies. Elle vise à mettre en évidence l'interaction entre le culturel et le social dans la production des normes sociales. À cet effet, les cultural studies interrogent la manière dont les pratiques culturelles manipulent l'homme moderne, en faisant sentir leur influence sur la construction de l'identité - individuelle ou de groupe - y compris celles des classes sociales marginales.
Par ailleurs, le rapport de l'individu à la norme est variable et différencié. L'apprentissage de la norme se fait au travers d'une discipline des corps et des esprits relevant de la projection au sein de la société d'un certain modèle d'actions et de pensée. En fait, les comportements face aux constitutions sont plus ou moins solidaires : chacun a, en fonction de son propre vécu institutionnel, un certain type de réaction devant l'autorité institutionnelle. Enfin, la norme sociale constitue une acceptation de l'ordre désirable, dans la mesure où la norme sociale procède d'un rapport de renouvellement et de construction identitaire qui se situe...
Dateiformat: ePUBKopierschutz: Wasserzeichen-DRM (Digital Rights Management)
Systemvoraussetzungen:
Das Dateiformat ePUB ist sehr gut für Romane und Sachbücher geeignet - also für „fließenden” Text ohne komplexes Layout. Bei E-Readern oder Smartphones passt sich der Zeilen- und Seitenumbruch automatisch den kleinen Displays an. Mit Wasserzeichen-DRM wird hier ein „weicher” Kopierschutz verwendet. Daher ist technisch zwar alles möglich – sogar eine unzulässige Weitergabe. Aber an sichtbaren und unsichtbaren Stellen wird der Käufer des E-Books als Wasserzeichen hinterlegt, sodass im Falle eines Missbrauchs die Spur zurückverfolgt werden kann.
Weitere Informationen finden Sie in unserer E-Book Hilfe.