Schweitzer Fachinformationen
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« Ô source des jardins, puits d'eaux vives qui ruissellent du Liban ! » (Ct 4, 15)
« Garde ton cour plus que toute autre chose, car de lui viennent les sources de la vie. » (Pr 4, 23)
« Vie d'homme sur terre est chevalerie » (Jb 7, 1)
Au début du 16e siècle, deux prieurés du diocèse de Meaux, Fontaine-les-Nonnes 1 et Collinances 2 , étaient d'obédience fontevriste. Et c'est pour ces religieuses réformées de Fontevraud, ordre d'inspiration bénédictine mais avec des spécificités propres, que l'évêque de Meaux Louis Pinelle (1440-1516) écrivit vers 1511 Les Quinze Fontaines vitales3, départies par Jésus aux religieuses dévotes et ferventes. Dans ce court traité s'exprime une doctrine fortement christocentrique. Plusieurs auteurs du Moyen Âge avaient déjà construit un ouvrage autour de ce nombre quinze (Quinze joies de Notre-Dame, Quinze joies du mariage, Quinze signes du Jugement dernier, etc.). Le titre développé du traité de Pinelle mérite d'être donné :
Les quinze fontaines vitales utiles et salutaires composees par Reverend pere en dieu monsieur levesque de meaulx maistre Loys pinelle scientifique docteur en theologie. Lequel zelateur devot de toute bonne observance de religion a fait ledit livre pour devotes sanctimoniales Recluses et enfermees en perpetuelle closture, de lordre de fontevrault. Lesquelles feu de bonne mémoire Marie de bretaigne, iadis Abbesse, dudit lieu zelante et ardente en lamour divin a reformees et reduictes a Saincte regularite : et fait faire statuz conformez a la rigle sainct Benoist, confermez et decretez par pape Sixte quart de ce nom et mist Le premier fondement de la reformation en devot monastere de la magdalene lez aurelians auquel sainctement a rendu son esperit et y est inhumee et ensepulturee.
Ludovic de Vauzelles écrit à ce propos :
« C'était d'ailleurs à qui donnerait aux religieuses réformées de la Magdeleine des témoignages d'admiration et de respect. Leur éloge devint le thème favori des écrivains ascétiques et des docteurs du temps, et plusieurs livres ou brochures, composés à cette occasion, sortirent presque en même temps des presses de Simon Vostre, libraire à Paris »4.
Dans une enluminure d'un manuscrit médiéval on peut voir une Bénédictine de Fontevraud donner son cour dans les mains de son abbesse comme signe de son engagement religieux5.
Au même moment des Quinze Fontaines vitales, est paru donc ainsi Le mirouer de penitence tresdevot et salutaire, tresutile et proffitable a toutes personnes et specialement a gens de religion desirans de leurs meurs faire conversion et tendre a perfection (composé en 15116 et imprimé par Simon Vostre en 1512, en deux parties7), dédié aussi aux moniales fontevristes de la Madeleine, du frère François Le Roy, né dans le diocèse d'Évreux. On peut trouver de nombreux renseignements sur ce milieu monastique réformé dans les deux écrits du même auteur composés en 1511 au prieuré fontevriste des Filles-Dieu de Paris, à savoir la lettre en latin (prêchant une mystique nuptiale, inspirée du Cantique des Cantiques, aux religieuses portant le vêtement noir de dessus de l'humilité sur la robe blanche de dessous de la pureté virginale) ainsi que l'oraison funèbre d'un Père confesseur des Filles-Dieu de Paris, mort à Paris (« Le devot trespas de venerable et religieuse personne frere Jacques Daniel [.] »), qui se trouvent à la fin du Miroir. Outre Le Miroir de pénitence, ce religieux de la Réformation de l'Ordre de Fontevraud et confesseur de La Madeleine d'Orléans composa aussi les traités de dévotion suivants : Le Dialogue de Consolation entre l'ame et raison (Paris, [Philippe Pigouchet] pour Simon Vostre, 1499), Le Dialogue de Confidence en Dieu, moult devot et consolatif pour relever l'ame pecheresse (Paris, [Étienne Jehannot] pour Simon Vostre, ca 1500) et Le livre de la femme forte et vertueuse (Paris, Philippe Pigouchet et Simon Vostre, 1501).
Le Dialogue de Consolation entre l'âme et raison, consacré au combat spirituel, à la patience dans les épreuves, à la résistance aux tentations, à la bonne observance des règles monastiques et à l'oraison contemplative, commence ainsi : « Mon âme pourquoi es-tu en tristesse ? ». L'auteur y rappelle la prééminence de la contemplation affective :
« Il y a grande différence entre celui qui a par expérience connu la douceur du miel et l'autre qui n'en a connaissance que par les livres, par lesquels il connaît qu'il est doux sans en avoir réellement et de fait expérimenté le goût. Semblablement est-il de contemplation intellective et affective. » (f° 89 r° et v°).
Quant au Dialogue de Confidence en Dieu, il s'agit d'un court ouvrage, en grande partie marial, insistant plus sur l'amour que sur la crainte, rappelant avec saint Paul que « là où le péché est abondant, la grâce est surabondante » et faisant dialoguer raison qui redit la miséricordieuse bonté divine, l'âme qui s'accable de ses fautes, saint Bernard, la Vierge Marie (et saint Jean) et son Fils Jésus-Christ. L'auteur y redit que « le péché n'est point substance mais privation de bien » et fait donc appel à saint Bernard « pour et afin d'exciter ma pauvre âme à l'espérance, laquelle, imaginant et inventant que Dieu soit terrible, elle diffère à cette occasion de retourner à lui ». Le poème préliminaire commence ainsi :
« Ô cour rempli de désolation,
Déprimé par désespérance,
Lis pour avoir consolation
Le dialogue de confiance.
Auquel tu verras que la clémence
De Dieu est grande et infinie
Qui aux pécheurs fait indulgence
Les ressuscitant de mort à vie ».
Dans les extraits du Miroir de pénitence que nous avons choisis, l'auteur nous donne notamment une longue glose du psaume 50 et insiste particulièrement sur la dévotion aux Cinq-Plaies du Christ et sur son Précieux Sang versé au pressoir mystique, pour notre rédemption, en sept effusions, avec dix fruits et effets. Le traité se termine sur la finalité de cette pénitence qui est l'obtention de la joie spirituelle. On retrouve chez François Le Roy certains accents présents chez sainte Catherine de Sienne, qui insiste de même sur l'effusion du Sang :
« Noyons-nous dans le sang du Christ crucifié, blottissons-nous dans ses très douces plaies » ;
« Concentrez vos regards sur le Christ crucifié. Cachez-vous dans les blessures du Christ crucifié. Noyez-vous dans le sang du Christ crucifié. N'attendez pas le temps car le temps ne vous attend pas »8.
On découvre sous sa plume une vaste culture littéraire avec de nombreuses citations des Saintes Écritures bien sûr, certainement souvent de mémoire, d'auteurs religieux (saint Augustin, Denys l'Aréopagite, saint Jean-Chrysostome, saint Isidore de Séville, saint Bernard, Pierre le Mangeur, saint Thomas d'Aquin, saint Bonaventure, etc.) ou profanes (Cicéron, Sénèque, Aristote, etc.), ou encore plus récents comme Pic de la Mirandole ou Nicolas de Cues. Une mention particulière doit être faite aussi à l'évocation d'anciens auteurs « naturalistes », qui lui fournissent des histoires qu'il utilise parfois pour illustrer son propos. Bien que très savante dans le fond et recherchée dans la forme, son écriture vive et imagée exprime surtout une dévotion affective, « cordiale et viscérale », « en humble cordialité et cordiale humilité » (« Comment l'âme a suivi plus les ténèbres que la lumière »), basée sur une pratique ascétique plutôt que sur des spéculations intellectuelles :
« que toutes mes forces, tant spirituelles que corporelles, se tirent et étendent à cordialement et viscéralement vous servir pendant la brièveté de ma vie » (« L'effusion du sang du doux Jésus contre...
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