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Nous avons consulté les relations des débats données par les procèsverbaux des travaux de l'Assemblée nationale (imprimés par Baudouin, député suppléant et membre), le Journal de Paris (de Prudhomme), le Mercure de France, le Journal de Versailles (rédigé et édité par Regnault dit de Saint-Jean-d'Angély) et Les Révolutions de Paris, de Prudhomme. Ces publications, à l'exception de ces dernières, inconditionnelles de l'émeute, se complètent plutôt qu'elles ne se contredisent.
Dès avant le renvoi de Necker, les événements se précipitent dans la salle des Menus Plaisirs. Le 17 juin 1789, à une écrasante majorité et aux cris multipliés de Vive le Roi ! les députés décident - en première délibération - qu'ils sont constitués en Assemblée nationale, audace à laquelle Louis XVI n'apportera aucune sanction. « Le premier usage qu'elle doit faire du pouvoir dont la Nation recouvre l'exercice (.) est d'assurer la force de l'Administration publique. » À ce titre, les députés ont cru bon, tout en se disant déterminés à consolider la dette publique « mettant les créanciers de l'État sous la garde de l'honneur et de la loyauté de la Nation française », de décréter que « les contributions n'ayant point été consenties par la Nation, sont toutes illégales et, par conséquent, nulles dans leur création, extension ou prorogation. » L'impression immédiate à Paris des deux délibérations et leur imprudente diffusion dans tout le pays sont sans doute la cause de ce que Necker n'a pu faire aucun projet de redressement des Finances, les Français et en particulier les provinciaux ayant cessé de payer l'impôt31.
Or, dans sa onzième lettre à ses commettants, datée des 13 au 17 juin, Mirabeau (ou plutôt son atelier) aurait proposé le vote de huit résolutions ; la sixième édictant que « tous les impôts perçus jusqu'à ce jour soient momentanément autorisés et continuent à être payés en la même manière que ci-devant. » Le 20 juin, les députés se voient refuser l'accès à la salle des Menus Plaisirs32 et trouvent asile dans celle du Jeu de Paume. Toujours aux cris réitérés et universels de Vive le Roi ! les députés s'approchent du bureau du président et y signent le « Serment solennel de ne jamais se séparer jusqu'à ce que la Constitution du Royaume soit établie. » Le procès-verbal de la séance, signé par Bailly, ne fait pas mention d'une forêt de bras levés, peinte par David. Il ne fait état que des deux lettres, en date du 20 juin, qu'il a reçues du Grand-Maître de Cérémonie, dans lesquelles celui-ci justifie de la fermeture de la salle par la nécessité et l'urgence des travaux que le Roi a décidé d'y effectuer, dans la perspective de la séance royale du 22 juin.
Le 21 juin au matin, toujours par les soins du marquis de Brézé, le Roi fit tenir à Bailly un billet l'informant de ce que la séance royale ne se tiendrait que le mardi 23 juin. Il est donc clair que, ni le 20 ni le 23, les députés n'ont pas été chassés par la force des baïonnettes, et qu'effectivement, le Roi souhaitait que la salle soit en état de recevoir les représentants des trois Ordres, aux fins d'entendre ses propositions. Aucun des journaux publiés les derniers jours de juin ne rapporte l'apostrophe lancée par le comte de Mirabeau au marquis de Dreux-Brézé. Le procès-verbal N° 5 de l'Assemblée nationale rendant compte de la séance du 23 juin reproduit la réponse faite par Bailly à Dreux-Brézé en ces termes : « M. le président lui a répondu qu'il ne pouvait séparer l'Assemblée qu'elle n'eut délibéré sur ce sujet. Le Grand-Maître des Cérémonies a dit qu'il allait rendre compte de cette réponse au Roi. » « Foutre ! S'ils veulent rester, qu'ils restent ! » se serait exclamé Louis.
Le Mercure de France (édité par Panckoucke), dans sa livraison du 25 juillet, publie un compte-rendu daté du 29 juin, dans lequel il rapporte33 la fin de la séance du 23 : « Le Grand-Maître des Cérémonies ayant réitéré aux députés du tiers les intentions de Sa Majesté, touchant la séparation de l'Assemblée, le président a répondu qu'il était lié par le vou de ceux qu'il présidait. » Il ne parle même pas (le 4 juillet) de l'intervention de Dreux-Brézé, ni de la réponse qu'y fit de Bailly. De son côté, le n° 7 du Journal de Versailles, daté du samedi 27 juin, évoquant la suite de la séance royale du 23 juin, est aussi discret. « M. de Brézé est entré pour avertir que l'intention du Roi était qu'on se retirât ; mais le président de l'Assemblée a répondu qu'il ne pouvait que se conformer au vou de ceux qu'il présidait. » Aucune des livraisons parues en juin du Journal de Paris (acquis à Necker) ne mentionne cet incident, se contentant d'un résumé très succinct des travaux de l'Assemblée.
Ce sont Les Révolutions de Paris, publiées par Prudhomme à l'époque du 12 juillet qui, dans une édition de mars 1790, donc très postérieure aux événements, attribuent à Bailly une réponse « peine de sagesse et de courage, qui suffirait à sa gloire. Il déclara à l'envoyé que la nation assemblée n'avait point d'ordres à recevoir. » Après la seconde sommation faite par Dreux-Brézé, Prudhomme ajoute : « Le comte de Mirabeau échauffa toutes les âmes. et il fut répondu que les représentants de la nation périraient par le fer et le feu de la tyrannie ; plutôt que de se séparer. »
La légende prend corps lors de la parution du Moniteur Universel (qui succède au Mercure de France) à dater du 23 novembre 1789. Dans un avant-propos, Panckoucke avouait qu'à ce recueil, il ne manquait que d'avoir commencé avec la révolution. Son récit de la séance de l'Assemblée du 23 comporte le passage suivant : « Quelque temps après, le marquis de Brézé s'approche du président et dit : Messieurs, vous avez entendu les intentions du Roi. Monsieur le comte de Mirabeau, avec le ton et les gestes de l'indignation, répond ainsi : Oui, nous avons entendu les intentions qu'on a suggérées au Roi. Et vous qui ne sauriez être son organe auprès des états généraux, vous n'avez ici ni place ni droit de parole. Vous n'êtes pas fait pour nous rappeler son discours. Cependant, pour éviter toute équivoque et tout délai, je déclare que si l'on vous a chargé de nous faire sortir d'ici, vous devrez demander des ordres pour employer la force, car nous ne quitterons nos places que par la puissance des baïonnettes34 ! D'une voix unanime, les députés se sont écriés : tel est le vou de l'Assemblée. »
Ce récit des Révolutions de Paris est la reprise, mot pour mot, du compte-rendu de la séance du 23 juin, rapportée par la treizième lettre de Mirabeau à ses commettants. Sauf que cette lettre - sans doute une réédition par Lejay - n'attribue pas la glorieuse péroraison à Mirabeau, mais à « un des membres des Communes », comme le voulait l'usage des rapports des débats parlementaires. Cette modestie de Mirabeau lui aurait permis de soutenir, le cas échéant, qu'il ne faisait que rapporter un incident dont il avait eu connaissance. Rappelons que Mirabeau n'avait pas signé sa « Réponse aux alarmes des bons citoyens », se réservant ainsi la faculté d'en nier la paternité.
Le 23 juin, après le départ du Roi et des députés de la noblesse, ceux du tiers état et une partie de ceux du clergé votèrent, avant de se séparer, un Arrêté proposé par Mirabeau, proclamant l'inviolabilité de la personne des députés « pour raisons...
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