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James Watt, un des huit associés étrangers de l'Académie des sciences, naquit à Greenock, en Écosse, le 19 janvier 1736. Nos voisins de l'autre côté de la Manche ont le bon esprit de penser que la généalogie d'une famille honnête et industrieuse est tout aussi bonne à conserver que les parchemins de certaines maisons titrées, devenues seulement célèbres par l'énormité de leurs crimes ou de leurs vices. Aussi je puis dire avec certitude que le bisaïeul de James Watt était un cultivateur établi dans le comté d'Aberdeen ; qu'il périt dans l'une des batailles de Montrose ; que le parti vainqueur, comme c'était (j'allais ajouter, comme c'est encore l'usage dans les discordes civiles), ne trouva pas que la mort fût une expiation suffisante des opinions pour lesquelles le pauvre fermier avait combattu ; qu'il le punit, dans la personne de son fils, en confisquant sa propriété ; que ce malheureux enfant, Thomas Watt, fut recueilli par des parents éloignés ; que dans l'isolement absolu auquel sa position difficile le condamnait, il se livra à des études sérieuses et assidues ; qu'en des temps plus tranquilles, il s'établit à Greenock, où il enseigna les mathématiques et les éléments de la navigation ; qu'il demeura au bourg de Crawfords-dyke dont il fut magistrat, qu'enfin il s'éteignit en 1734, âgé de quatre-vingt-douze ans.
Thomas Watt eut deux fils. L'aîné, John, suivait à Glasgow la profession de son père. Il mourut à cinquante ans (en 1737), laissant une carte du cours de la Clyde, qui a été publiée par les soins de son frère James. Celui-ci, père du célèbre ingénieur, longtemps membre trésorier du conseil municipal de Greenock et magistrat de la ville, se fit remarquer dans ces fonctions par un zèle ardent et un esprit d'amélioration éclairé. Il cumulait (n'ayez point de crainte : ces trois syllabes, devenues aujourd'hui en France une cause générale d'anathème ne feront pas de tort à la mémoire de James Watt), il cumulait trois natures d'occupations : il était à la fois fournisseur d'appareils, d'ustensiles et d'instruments nécessaires à la navigation, entrepreneur de bâtisses et négociant, ce qui malheureusement n'empêcha pas qu'à la fin de sa vie, certaines entreprises commerciales ne lui fissent perdre une partie de la fortune honorable qu'il avait précédemment gagnée. Il mourut à l'âge de quatre-vingt-quatre ans, en 1782.
James Watt, le sujet de cet éloge, naquit avec une complexion extrêmement délicate. Sa mère, dont le nom de famille était Muirhead, lui donna les premières leçons de lecture. Il apprit de son père à écrire et à compter. Il suivit aussi l'école publique primaire de Greenock. Les humbles grammar schools écossaises auront ainsi le droit d'inscrire avec un juste orgueil le nom du célèbre ingénieur parmi ceux des élèves qu'elles ont formés, comme le collége de La Flèche citait jadis Descartes, comme l'université de Cambridge cite encore aujourd'hui Newton.
Pour être exact, je dois dire que de continuelles indispositions ne permettaient pas au jeune Watt de se rendre assidûment à l'école publique de Greenock ; qu'une grande partie de l'année, il était retenu dans sa chambre et s'y livrait à l'étude, sans aucun secours étranger. Comme c'est l'ordinaire, de hautes facultés intellectuelles destinées à produire de si heureux fruits, commencèrent à se développer dans la retraite et le recueillement.
Watt était trop maladif pour que ses parents eussent la pensée de lui imposer des occupations assidues. Ils lui laissaient même le libre choix de ses distractions. On va voir s'il en abusait.
Un ami de M. Watt rencontra un jour le petit James étendu sur le parquet et traçant avec de la craie toute sorte de lignes entre-croisées. « Pourquoi permettez-vous, s'écria-t-il, que cet enfant gaspille ainsi son temps ? envoyez-le donc à l'école publique ! » M. Watt repartit : « Vous pourriez bien, Monsieur, avoir porté un jugement précipité ; avant de nous condamner, examinez attentivement ce qui occupe mon fils. » La réparation ne se fit pas attendre : l'enfant de six ans cherchait la solution d'un problème de géométrie.
Guidé par sa tendresse éclairée, le vieux James Watt avait mis de bonne heure un certain nombre d'outils à la disposition du jeune écolier. Celui-ci s'en servait avec la plus grande adresse ; il démontait et remontait les jouets d'enfant qui tombaient sous sa main ; il en exécutait sans cesse de nouveaux. Plus tard, il les appliqua à la construction d'une petite machine électrique, dont les brillantes étincelles devinrent un vif sujet d'amusement et de surprise pour tous les camarades du pauvre valétudinaire.
Watt, avec une mémoire excellente, n'eût peut-être pas figuré parmi les petits prodiges des écoles ordinaires. Il aurait refusé d'apprendre les leçons comme un perroquet, parce qu'il sentait le besoin d'élaborer soigneusement les éléments intellectuels qu'on présentait à son esprit ; parce que la nature l'avait surtout créé pour la méditation. James Watt, au surplus, augurait tres-favorablement des facultés naissantes de son fils. Des parents plus éloignés et moins perspicaces ne partageaient pas les mêmes espérances. « James, dit un jour madame Muirhead à son neveu, je n'ai jamais vu un jeune homme plus paresseux que vous. Prenez donc un livre et occupez-vous utilement. Il s'est écoulé plus d'une heure sans que vous ayez articulé un seul mot. Savez-vous ce que vous avez fait pendant ce long intervalle ? vous avez ôté, remis et ôté encore le couvercle de la théière ; vous avez placé dans le courant qui en sort, tantôt une soucoupe, tantôt une cuiller d'argent ; vous vous êtes évertué à examiner, à réunir entre elles et à saisir les gouttelettes que la condensation de la vapeur formait à la surface de la porcelaine ou du métal poli ; n'est-ce pas une honte que d'employer ainsi son temps ! »
En 1750, chacun de nous, à la place de madame Muirhead, eût peut-être tenu le même langage ; mais le monde a marché, mais nos connaissances se sont accrues ; aussi, lorsque bientôt j'expliquerai que la principale découverte de notre confrère a consisté dans un moyen particulier de transformer la vapeur en eau, les reproches de madame Muirhead s'offriront à notre esprit sous un tout autre jour ; et le petit James, devant la théière, sera le grand ingénieur préludant aux découvertes qui devaient l'immortaliser ; et chacun trouvera sans doute remarquable que les mots : condensation de vapeur, soient venus se placer naturellement dans l'histoire de la première enfance de Watt. Au reste, je me serais fait illusion sur la singularité de l'anecdote, qu'elle n'en mériterait pas moins d'être conservée. Quand l'occasion s'en présente, prouvons à la jeunesse que Newton ne fut pas seulement modeste le jour où, pour satisfaire la curiosité d'un grand personnage qui désirait savoir comment l'attraction avait été découverte, il répondit : C'est en y pensant toujours ! Montrons à tous les yeux, dans ces simples paroles de l'immortel auteur des Principes, le véritable secret des hommes de génie.
L'esprit anecdotique que notre confrère répandit avec tant de grâce, pendant plus d'un demi-siècle, parmi tous ceux dont il était entouré, se développa de très bonne heure. On en trouvera la preuve dans ces quelques lignes que j'extrais, en les traduisant, d'une note inédite, rédigée en 1798 par madame Marion Campbell, cousine et compagne d'enfance du célèbre ingénieur[1].
« Dans un voyage à Glasgow, madame Watt confia son jeune fils James à une de ses amies. Peu de semaines après elle revint le voir, mais sans se douter...
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