« Le Bouquiniste Mendel » de Stefan Zweig évoque la figure inoubliable de Jacob Mendel, bouquiniste érudit et solitaire, que le narrateur retrouve en souvenir à travers la réminiscence d'un café viennois d'avant-guerre. Ce récit, profondément marqué par la nostalgie d'une Vienne cosmopolite, relate l'épopée intérieure d'un homme entièrement consacré aux livres, dont la mémoire encyclopédique fait de lui un pilier discret du monde du livre ancien et de la culture européenne. Isolé du tumulte de la société, Mendel vit retranché dans ses ouvrages, ignorant les bouleversements politiques qui agitent l'Europe. L'irruption de la Première Guerre mondiale, l'antisémitisme et la modernité menacent son univers, provoquant sa chute tragique après un internement injuste. Zweig s'appuie sur ce destin bouleversant pour interroger la force de la mémoire individuelle, la valeur des savoirs accumulés, et la fragilité des identités au sein d'une capitale marquée par la disparition d'une culture juive raffinée. À travers la description du quotidien du bouquiniste et la perte irrémédiable d'un monde révolu, l'auteur rend hommage aux métiers du livre, à la littérature européenne et à l'histoire sociale de Vienne. Sous forme de nouvelle, ce texte illumine pour le lecteur la passion du collectionneur, la subtilité psychologique, et la complexité humaine sur fond de mutation historique, associant subtilement nostalgie littéraire, récit de vie, et chronique urbaine.
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Produkt-Hinweis
Broschur/Paperback
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Höhe: 210 mm
Breite: 148 mm
Dicke: 3 mm
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ISBN-13
978-2-322-65480-2 (9782322654802)
Schweitzer Klassifikation
Autor*in
Stefan Zweig, né en 1881 à Vienne et disparu en 1942, demeure l'un des plus grands auteurs autrichiens du XXe siècle. Maître du récit bref et du portrait psychologique, il a marqué la littérature par ses oeuvres explorant la destinée de figures marquantes, l'intimité des consciences, ou la mémoire d'une Europe centrale en mutation. Issu d'une famille juive cultivée, Zweig étudie la philosophie, la littérature et la psychologie, puis s'impose dès les années 1920 par ses biographies, essais, romans et nouvelles. Grand voyageur, il fréquente les milieux intellectuels européens et défend des valeurs humanistes au sein d'un continent traversé par les conflits. Son art du récit et sa langue limpide offrent aux lecteurs des fresques sensibles sur la condition humaine, marquées par la nostalgie d'une Mitteleuropa cosmopolite et la lucidité face à l'effondrement des certitudes. Dans « Le Bouquiniste Mendel », comme dans l'ensemble de sa production, Zweig interroge subtilement la mémoire individuelle, la fragilité des existences, l'hommage à la culture juive viennoise et la vocation littéraire. Son oeuvre, traduite dans le monde entier, continue de séduire par sa profondeur, sa portée universelle et son regard d'une rare finesse sur l'histoire, la littérature et les mutations sociales de Vienne et de l'Europe.