Au XIXe siècle, Paris représente une étape incontournable dans la carrière artistique. L'injonction à la mobilité, alimentée par une image mystifiée de la ville, de ses musées et de ses ateliers, pousse des centaines d'artistes suisses à y séjourner pour des périodes plus ou moins longues. Les nombreux écrits intimes que produisent ces artistes éloignés de leur famille éclairent d'un jour nouveau un pan de l'expérience parisienne peu connu jusqu'ici, car éclipsé par l'intérêt porté en premier lieu aux ateliers, aux maîtres et aux institutions.
Souvent idéalisée, nourrie en partie par des clichés bohèmes, la vie parisienne se révèle rarement aussi idyllique qu'espéré. Les préoccupations quotidiennes prennent rapidement le pas sur l'apprentissage artistique, confrontant les jeunes artistes à des difficultés telles que le dépaysement, les problèmes d'acculturation, la gestion des finances ou encore le défi des nouvelles sociabilités. L'expérience parisienne ne saurait donc être réduite à la seule acquisition de compétences artistiques?: elle s'avère un apprentissage social qui marque le passage à l'âge adulte et forge l'habitus des artistes suisses séjournant dans la Ville lumière.
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Notizbuch/Blanco-Buch (Hardback)
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ISBN-13
978-3-7965-5433-9 (9783796554339)
Schweitzer Klassifikation
Docteure en histoire moderne et en histoire de l'art, Coraline Gajo explore les liens entre ces deux disciplines à travers ses recherches sur la mobilité artistique. Dans ce livre tiré de sa thèse soutenue à l'Université de Neuchâtel et à l'École du Louvre, elle analyse les parcours des artistes suisses formés à Paris, entre stratégies individuelles et constructions collectives.