Le réseau du sens

L'ouvrage représente une synthèse de différents domaines des sciences du langage: syntaxe, sémantique, pragmatique, sémiotique. Pourquoi proposer une telle synthèse? Parce que, à l'heure actuelle, nous avons un morcellement des sciences du langage en différentes approches qui, bien souvent, ne cherchent plus à «dialoguer» entre elles: les pragmaticiens évacuent tellement les propriétés constitutives du langage que celui-ci se réduit comme «peau de chagrin»; les grammairiens générativistes «campent» sur leurs positions dogmatiques en refusant toutes considérations sémantiques qui remettraient en question le caractère compact de l'appareil syntaxique. Les analyses sémiotiques sont le plus souvent «cantonnées» dans une marginalité qui ne doit pas toucher aux analyses linguistiques classiques, alors qu'en fait, narrer, décrire, faire parler à la troisième personne, construire des univers de fiction, etc., sont au coeur de la créativité linguistique in nascendi. Pour unifier ce vaste ensemble, apparemment disparate, nous introduisons un opérateur de catégorisation, intitulé le templum, à titre de structure conceptuelle de dépendances. Cet opérateur fonctionne sur la triadicité et non sur la binarité comme dans les analyses structurales antérieures; c'est lui qui est la brique élémentaire du Réseau du sens où le message à engendrer n'arrête pas de «circuler» entre les différents domaines, touchant à la formation des cadres syntaxiques, aux rapports d'instanciation, aux positions interlocutives, à une aspectualité constitutive des objets de discours...; c'est pourquoi ce message peut être pauvre ou complexe comme dans le fil conversationnel, linéaire ou articulé en niveaux de langage comme dans le cas de l'ironie, de l'allégorie. Bref, le réseau du sens - dont la figure emblématique est la monadologie leibnizienne - est à la base de la construction dynamique du sens permettant la définition d'une représentation des connaissances.